Anxiété nocturne : symptômes, causes et mesures thérapeutiques

L'activité physique et émotionnelle élevée que nous ressentons avec l'anxiété rend difficile le repos la nuit. De plus, non seulement il est courant de souffrir d'insomnie, mais de nombreuses personnes souffrent même de crises d'angoisse au milieu de la nuit.
Anxiété nocturne : symptômes, causes et mesures thérapeutiques
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par la psychologue Valeria Sabater.

Dernière mise à jour : 10 août, 2022

Problèmes d’endormissement, esprit qui n’arrête pas de « fabriquer » des soucis, transpiration, accélération du rythme cardiaque, sensation d’étouffement… L’anxiété nocturne est plus courante qu’on ne le pense. À tel point que cela peut être à l’origine d’insomnie récurrente qui nuit à votre qualité de vie.

Il est important de savoir qu’une part importante des troubles du sommeil est directement liée aux états d’anxiété. De cette façon, il est plus que courant que lorsque la nuit arrive et que vous aspirez à un bon repos, vous obteniez exactement le contraire.

Ainsi, des conditions telles que le trouble anxieux généralisé ou même le stress post-traumatique sont des déclencheurs évidents d’une mauvaise nuit de sommeil. De plus, voici ce qui arrive généralement : la nervosité et l’angoisse augmentent à mesure que la nuit tombe.

Une grande partie de l’excitation physiologique et émotionnelle accumulée au cours de la journée est intériorisée jusqu’à ce qu’elle se traduise par un état d’hyperactivité nocturne. Ainsi, il est très courant, par exemple, de subir une crise d’angoisse à un moment donné au petit matin.

Un homme souffrant d'insomnie.
L’anxiété nocturne peut être associée à une insomnie récurrente qui altère la qualité de vie.

Anxiété nocturne : la manifestation cachée d’un problème

Nous définissons l’anxiété nocturne comme cet état d’hyper excitation et de réaction d’alerte qui éclate au milieu du repos nocturne. De plus, il y a quelque chose d’évident : cette altération apparaît fréquemment chez les personnes qui souffrent pendant des mois de sentiments d’inquiétude, d’agitation et d’angoisse.

D’un autre côté, voir vos cycles de sommeil modifiés dans ces situations est courant. De même, il est également courant d’atteindre son lit la nuit et de se perdre dans le labyrinthe des pensées, alimentant ainsi le cycle de l’anxiété.

Il ne vous surprendra donc pas de savoir qu’une bonne partie de ceux qui souffrent d’insomnie présentent souvent une anxiété marquée rarement traitée. Des études comme celles menées par le Dr Luc Staner de l’hôpital de Rouffach (Maryland, États-Unis), par exemple, indiquent que la prévalence de l’anxiété chez les personnes souffrant de troubles du sommeil se situerait entre 24 % et 36 %.

Le chiffre est suffisamment élevé pour considérer la gravité de cette relation. Vous ne pouvez pas oublier qu’une mauvaise nuit chronique peut être à l’origine de différentes maladies.

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Avec quels symptômes l’anxiété nocturne se présente-t-elle ?

Une des principales caractéristiques de ceux qui souffrent d’anxiété nocturne est l’hyper excitation. Non seulement l’esprit semble plus disposé à sombrer dans l’inquiétude ; le corps, bien qu’épuisé, accumule des tensions, comme si vous étiez prêts à vous échapper ou à vous lancer dans une course.

De plus, les signes suivants sont identifiables :

  • Il est courant de ressentir un rythme cardiaque rapide, une pression thoracique et une sensation d’étouffement.
  • Les maux de tête ou les piqûres dans les tempes sont également courants.
  • La personne peut mettre des heures à s’endormir et quand elle le fait, elle se réveille fréquemment.
  • L’anxiété nocturne s’accompagne du sentiment de ne pas s’être reposé. Cela s’explique par la difficulté d’atteindre le sommeil paradoxal (mouvements oculaires rapides). Celui-ci est indispensable pour conférer un sommeil profond et pour pouvoir effectuer des tâches telles que le traitement de l’information, l’apprentissage et la consolidation de la mémoire.
  • Le manque de sommeil paradoxal intensifie davantage la détresse émotionnelle, augmentant l’anxiété elle-même.
  • D’autre part, il y a un détail important : lorsque le trouble atteint des niveaux élevés, la personne peut subir une crise d’angoisse.

Quelles sont les causes de l’anxiété nocturne ?

Mariano Chóliz, professeur à l’Université de Valence, a effectué un travail de recherche intéressant sur l’anxiété et les troubles du sommeil. Il y parle de l’hypothèse dite de Monroe (Monroe, 1967). Selon cette approche, l’origine de l’anxiété nocturne tiendrait dans les aspects suivants :

  • Les personnes qui souffrent de cette condition se caractérisent par un degré d’activation physiologique plus élevé (Arousal selon le terme technique utilisé en physiologie neuronale) : elles souffrent d’une fréquence respiratoire plus élevée, d’une température corporelle plus élevée, ainsi que d’une tension musculaire plus intense.
  • A cette symptomatologie s’ajoutent des facteurs cognitifs (pensées et inquiétudes négatives) et des émotions (angoisse, peur) : tout cela orchestre cette triangulation symptomatique qui intensifie l’anxiété pendant les périodes nocturnes.
Une femme souffrant d'insomnie.
Les inquiétudes apparaissent la nuit et produisent des réveils fréquents qui perturbent le reste du système nerveux central.

Comment traiter l’anxiété qui monte la nuit ?

L’anxiété et l’insomnie associée ne sont que les symptômes d’un problème sous-jacent. Dans ce cas, il ne vous sera d’aucune utilité de recourir à des infusions relaxantes ou même à des somnifères, si vous ne gérez pas l’origine du trouble.

Les médicaments hypnotiques (somnifères) vous permettront de vous endormir, mais ils ne sont pas la solution. Quelle est la stratégie la plus efficace dans ces situations ? Une thérapie psychologique, soit pour aborder le déclencheur de cette situation, soit pour vous offrir des compétences permettant d’améliorer la qualité de vie.

Voyons donc quelles sont les clés à garder à l’esprit pour réduire l’anxiété nocturne :

  • Connaître l’environnement, les habitudes de vie et les situations qui peuvent servir de médiateur dans cette situation.
  • Faire un bon diagnostic : il faut savoir de quel type d’anxiété le patient souffre.
  • En moyenne, la thérapie cognitivo-comportementale est la plus efficace dans ces cas.
  • À votre tour, il vous faut toujours suivre les mêmes horaires de routine (heure de réveil et moment du coucher).
  • Des exercices de relaxation et de respiration profonde sont également indiqués.
  • Il est conseillé de restreindre l’utilisation des téléphones portables et des ordinateurs deux heures avant d’aller au lit.
  • Évitez de consommer des aliments avec du sucre avant d’aller vous coucher. En effet, ils peuvent augmenter l’activation du cerveau, due au glucose.

Ne la laissez pas progresser

Enfin, un seul aspect doit être mis en évidence. Il n’est pas commode de laisser passer ces situations. L’anxiété nocturne non gérée et les insomnies non traitées engendrent des changements dans l’organisme.

La santé est impactée et la qualité de vie est affectée. Consultez au plus vite de bons professionnels et aidez la routine à régulariser le temps qui précède le coucher.


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