L'halothane : quelle est son utilisation ?
L’halothane est un médicament largement utilisé pour induire une anesthésie générale. Il s’agit d’un anesthésique qui s’administre par inhalation et induit une perte de conscience rapide mais légère. Il a un arôme agréable, est incolore et n’irrite pas les muqueuses.
Par ailleurs, il s’utilise pour l’induction et le maintien de l’anesthésie dans tous les types de chirurgie et chez les patients de tous âges. Néanmoins, on ne connaît pas encore exactement le mécanisme par lequel les médicaments anesthésiques par inhalation inhibent la perception des sensations et induisent l’inconscience.
Au cours des années 1950 et 1980, il a beaucoup été utilisé, aussi bien chez les adultes que chez les enfants. Il a été synthétisé par le scientifique C.W Suckling en 1951 et utilisé pour la première fois comme anesthésique en 1956. De même, il a remplacé l’usage d’autres anesthésiques anciens comme l’éther ou le cyclopropane.
Cependant, l’utilisation de l’halothane a progressivement réduit durant les années 80 en raison de l’incorporation de nouveaux médicaments anesthésiques volatiles. Comme, par exemple, l’enflurane et l’isoflurane. Toutefois, bien qu’aujourd’hui il s’utilise peu dans les pays développés, son usage se poursuit dans le domaine vétérinaire dans les pays du tiers monde car il est peu coûteux.
Posologie et forme d’administration
De nos jours, il existe différents systèmes de vaporisation sur le marché pour l’administration de l’halothane. Par exemple, on trouve des systèmes de circuit ouvert, semi-ouvert ou fermé. Tous s’utilisent indistinctement car ils ont prouvé de bons résultats.
Les doses varient selon le groupe de population. En ce sens, chez les adultes et les personnes âgées, on peut administrer une concentration de 2-4% d’halothane dans l’oxygène/oxyde d’azote dans le but de provoquer l’anesthésie. En cas de maintien de l’anesthésie, on utilise une concentration de 0,5-2% d’halothane.
D’autre part, concernant l’administration chez la population pédiatrique, on utilise une concentration de 1,5-2% pour induire l’anesthésie et une concentration de 0,5-2% pour la maintenir.
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Contre-indications de l’usage de l’halothane
Ce médicament ne peut pas s’administrer chez les patients qui ont souffert d’hyperthermie maligne. Il est également contre-indiqué chez les personnes qui y sont susceptibles. De plus, si le patient développe un cadre clinique d’ictère inexpliqué et une pyrexie suite à l’administration du médicament, les administrations futures d’halothane sont aussi contre-indiquées.
En outre, concernant les femmes enceintes et en période d’allaitement, les études réalisées ne sont pas suffisantes pour affirmer l’innocuité de ce médicament chez ce type de patient. Par conséquent, il serait prudent d’éviter l’anesthésie générale avec des agents d’inhalation en début de grossesse. Sauf si cette situation est inévitable.
Quant aux femmes qui allaitent, il n’existe pas non plus d’études idéalement contrôlées avec l’halothane dans cette population. Cependant, la présence de ce médicament a été détectée dans le lait maternel. Mais ses effets sur les nourrissons n’ont pas été établis.
D’autre part, les personnes qui conduisent des véhicules ou utilisent des machines doivent savoir que leur capacité pour la conduite peut être altérée suite à une anesthésie générale. Malgré ces contre-indications, cet anesthésique a été utilisé pendant plus de 30 ans sans conséquences apparentes.
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Effets indésirables de l’halothane
De même que les autres médicaments sur le marché, l’halothane n’est pas exempt de produire un certain nombre d’effets indésirables. Par effets indésirables, nous entendons tous les événements indésirés et non intentionnels auxquels on peut s’attendre dans le cadre d’un traitement avec un médicament.
En ce sens, l’halothane, comme d’autres agents de ce type, peut déclencher un cadre clinique d’hypermétabolisme du muscle squelettique, qui conduit finalement à une hyperthermie maligne. C’est pourquoi son utilisation est contre-indiquée chez les individus qui en ont déjà souffert.
Parmi les symptômes qui accompagnent ce syndrome, on peut mentionner :
- Hypercapnie
- Rigidité musculaire
- Tachycardie
- Tachypnée
- Arythmies
Comme nous pouvons le voir, il s’agit de symptômes très peu spécifiques auxquels il faut faire attention. Dès l’apparition d’un symptôme, nous devons interrompre le traitement à base de ces agents. Néanmoins, il y a également d’autres réactions adverses causées par ce médicament. Comme les nausées, les vomissements ou les problèmes hépatiques.
Conclusion…
L’halothane est un agent qui s’administre par inhalation dans le but de provoquer ou maintenir l’anesthésie générale. Enfin, vous pouvez consulter votre médecin ou votre pharmacien face au moindre doute que vous pourriez avoir sur ce médicament ou sur le processus d’anesthésie générale.
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