Maladie inflammatoire intestinale : quelle alimentation adopter ?

La clé de l'alimentation en cas de maladie inflammatoire intestinale est de l'adapter aux symptômes et aux phases de chaque patient.
Maladie inflammatoire intestinale : quelle alimentation adopter ?
Florencia Villafañe

Rédigé et vérifié par la nutritionniste Florencia Villafañe.

Dernière mise à jour : 27 mai, 2022

La malnutrition est une caractéristique commune chez les personnes souffrant de troubles digestifs. Plus précisément, l’alimentation en cas de maladie inflammatoire intestinale est la clé pour diminuer et soulager les symptômes. En voici davantage dans cet article.

En quoi consiste la maladie inflammatoire intestinale ?

Le tube digestif peut subir divers types d’affections qui peuvent impacter sur l’état de santé. L’une d’entre elles est la maladie inflammatoire intestinale (MICI). Il s’agit d’un terme utilisé pour désigner les maladies chroniques du tube digestif, de causes inconnues, qui se caractérisent par l’apparition d’une inflammation.

Les deux MICI les plus courantes sont la colite ulcéreuse chronique (CUC) et la maladie de Crohn (EC). Il existe une troisième entité appelée colite indéterminée qui partage les caractéristiques des deux précédentes et qui, au fil de son évolution, peut être identifiée à l’une ou l’autre.

La maladie inflammatoire intestinale en schéma

Quelles sont les caractéristiques des maladies inflammatoires de l’intestin ?

Maladie de Crohn

Elle peut affecter n’importe quelle partie du tube digestif. Cependant, les zones les plus fréquentes sont l’intestin grêle distal et le colon ascendant. Les lésions sont segmentées et peuvent endommager toutes les couches de la paroi intestinale.

Colite ulcéreuse

Cette maladie touche exclusivement le colon et le rectumLes lésions sont continues et apparaissent sur les muqueuses et les sous-muqueuses. D’autre part, ces maladies altèrent la fonction du système immunitaire du tube digestif, provoquant alors une réaction inflammatoire prolongée.

Quels sont les différents symptômes de la maladie inflammatoire intestinale ?

Les symptômes les plus communs de ces deux maladies sont des coliques intenses ainsi qu’une diarrhée chronique avec du sang. Se produisent alors une perte de poids, une malnutrition, de la fièvre et des lésions sur la peau et les articulations.

Un homme qui souffre d'une maladie inflammatoire intestinale

Les lésions dans la muqueuse intestinale entraînent plusieurs problèmes nutritionnels associés, comme par exemple :

  • Anorexie
  • Oedème
  • Anémie
  • Déshydratation
  • Perte de protéines et de vitamines
  • Altération dans l’équilibre des minéraux tels que le zinc, le fer, le magnésium, le calcium et le sélénium

Causes de la malnutrition

La malnutrition est le résultat de divers facteurs comme :

  • Diminution de l’ingestion d’aliments
  • Douleurs douleurs, épisodes diarrhéiques et vomissements
  • Exclusion de certains aliments
  • Augmentation des besoins dus à la fièvre, au stress et à la perte de protéines
  • Mauvaise absorption des nutriments
  • Interaction entre les médicaments et les nutriments : les médicaments utilisés pour le traitement de ces affections sont des anti-inflammatoires, des corticoïdes, des immunodépresseurs et des antibiotiques

Quelle alimentation en cas de maladie inflammatoire intestinale ?

Il faut préciser que les MICI présentent des phases de rémission ainsi que des phases de réapparition des symptômes avec des épisodes aigus. Par conséquent, le régime alimentaire dépendra de la phase. Lorsqu’il n’y a pas de symptômes, il est possible de suivre un programme d’alimentation saine sans restrictions nécessaires.

En cas de phases aiguës, il est essentiel d’adapter l’alimentation pour couvrir les besoins nutritionnels. Il est donc primordial de faire plusieurs repas au cours de la journée, de consommer beaucoup d’eau et d’éviter les températures froides extrêmes.

Par ailleurs, le régime pauvre en glucides à chaîne courte, ou FODMAP, est bénéfique dans le traitement. Prenez en compte les portions suivantes :

  • 50 à 60% des calories dans les glucides
  • 15 à 20% de protéines
  • 25 à 30% de graisses, en les limitant en cas de perte sous forme de diarrhée

D’autre part, n’oubliez pas que, dans certains cas, il est possible de développer une malnutrition sévère avec une atteinte intestinale. Dans cette situation, l’option est la nutrition parentérale ou l’alimentation par voie centrale.

 

Aliments à éviter en cas de symptômes

Lors d’une phase symptomatique, il est conseillé d’éviter tous les aliments qui peuvent produire des gaz et générer des inconforts. Par exemple :

  • Légumineuses et céréales
  • Produits laitiers, principalement le lait
  • Pommes de terre, patate douce, maïs, yucca, ail, oignon, choux
  • Fromages à pâte dure et condiments
  • Fruits frais et secs
  • Miel, sucre, friandises, sirops, confitures sucrées avec des édulcorants comme le xylitol ou le sorbitol
  • Viandes transformées, charcuterie et dérivés
  • Boissons alcooliques, gazeuses et sodas, boissons fermentées et café
  • Aliments piquants ou très épicés

Par ailleurs, il faut évaluer une éventuelle carence en vitamines et en minéraux. Dans ce cas, la prise de compléments est envisageable.

Alimentation lorsqu’il n’y a pas de symptômes

Pour toutes les raisons mentionnées auparavant, lorsque les symptômes disparaissent, il est fondamental de réintroduire progressivement les aliments soumis à restriction. On commence généralement avec :

  • Des légumes cuits qui contiennent des fibres solubles tels que : courge, potiron, carotte, betterave, courgette
  • Fruits cuits à la vapeur ou au four : pomme, banane mûre, abricot, pêche, poire
  • Céréales et dérivés raffinés
  • Viandes pauvres en graisse, comme le poisson et le poulet

Enfin, il faut souligner que la progression du régime peut prendre plusieurs semaines et doit être adaptée en fonction du patient. Le temps entre une progression et une autre dépend des symptômes. Pour conclure, la clé de l’alimentation en cas de maladie inflammatoire intestinale est de l’adapter aux symptômes et aux phases de chaque patient.

 


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