Allergie aux œufs : comment la traiter ?

L'allergie aux œufs concerne plus fréquemment les enfants. Comment la reconnaître ? Que faire ? Nous vous disons tout ici !

Rédigé et vérifié par le nutritionniste Saúl Sánchez Arias.

Dernière mise à jour : 17 juin, 2023

L’allergie aux œufs survient lorsque le système immunitaire interprète les protéines de cet aliment comme des substances nocives. Dans sa tentative de défendre l’organisme de ces « envahisseurs », il réagit de manière disproportionnée et génère une réponse inflammatoire et allergique.

Bien que cette allergie puisse survenir chez des personnes de tous âges, les plus touchés sont les enfants. Selon les données publiées par American Academy of Allergy, Asthma & Immunology, il s’agit de la deuxième allergie alimentaire la plus fréquente chez les jeunes enfants après celle causée par le lait de vache.

Pour être plus précis, on estime qu’elle touche 0,9 % de tous les enfants et 1,3 % des enfants de moins de 5 ans. Comment la reconnaître ? Quels sont les risques ? Nous vous disons tout ci-dessous.

Qu’est-ce que l’allergie aux œufs et pourquoi survient-elle ?

L’allergie aux œufs survient lorsque le système immunitaire réagit de manière excessive aux protéines du blanc ou du jaune de cet aliment, après les avoir reconnues comme des composés nocifs pour l’organisme.

Dans cette allergie, intervient l’immunoglobuline E (IgE), qui est un anticorps qui se lie aux antigènes – dans ce cas, les protéines d’œuf – et qui déclenche la réponse du système immunitaire. Ainsi, lorsque la personne affectée mange des œufs ou leurs dérivés, son corps libère de l’histamine et d’autres produits chimiques qui provoquent une réponse inflammatoire.

Les symptômes peuvent varier de légers à graves, allant d’une simple éruption cutanée à l’anaphylaxie (cas rares). Heureusement, 70 % des enfants touchés surmontent généralement ce problème après l’âge de 16 ans.

Des recherches indiquent que l’introduction précoce d’œufs dans l’alimentation peut réduire le risque de développer cette allergie.

Les symptômes de l’allergie aux œufs

Le tableau clinique de l’allergie aux œufs peut se développer peu de temps après avoir mangé la nourriture, ou après deux heures. Souvent, cette allergie présente des caractéristiques similaires à celles d’autres allergies alimentaires. Elle provoque donc des symptômes cutanés, gastro-intestinaux et respiratoires :

• Urticaire diffuse (urticaire qui provoque des démangeaisons intenses)
• Démangeaisons de la bouche et de la langue
• Œdème de Quincke (un gonflement qui se produit sous la peau)
• Douleur abdominale
• Diarrhée
• Vomissements
• Déshydratation
• Congestion nasale et augmentation du mucus
• Éternuement
• Toux
• Oppression dans la poitrine ou essoufflement

Anaphylaxie

Lorsque la réaction allergique est grave, elle peut déclencher une réaction anaphylactique potentiellement mortelle. Dans ce cas, une intervention médicale immédiate est nécessaire, car un traitement à l’adrénaline est indispensable. Les symptômes d’alerte sont les suivants :

• Détresse respiratoire sévère
• Douleur abdominale
• Augmentation du rythme cardiaque
• Vertiges, chute de tension artérielle et perte de connaissance

Autres complications

Au-delà de l’anaphylaxie, la réaction du système immunitaire à l’allergie aux œufs peut entraîner d’autres complications de santé. Les plus fréquentes sont les suivantes :

• Allergies à d’autres aliments, comme le lait, les cacahuètes ou le soja
• Allergies aux acariens, au pollen ou aux squames d’animaux
• Dermatite atopique
• Asthme

Il est très important d’être conscient des symptômes d’une allergie aux œufs, aussi bénins soient-ils. Sa gravité peut varier d’un patient à l’autre. Et bien qu’elle puisse être légère au début, elle peut devenir plus grave.

Lorsque le médecin considère qu’il existe un risque élevé d’anaphylaxie, une injection d’urgence d’épinéphrine peut être prescrite. Celle-ci dispose d’un auto-injecteur qui facilite son utilisation.

L’allergie chez les enfants

L’allergie aux œufs est considérée comme une maladie infantile, car elle se manifeste généralement chez les enfants de moins de 5 ans. Ses premiers symptômes sont généralement remarqués lors de l’introduction de l’œuf dans l’alimentation complémentaire du bébé.

Dans la plupart des cas, les enfants allergiques sont sensibilisés aux allergènes contenus dans le blanc d’œuf, mais pas dans le jaune. Même ainsi, cette condition se résout généralement dans 70 % des cas avant l’adolescence.

Le pourcentage restant continue de souffrir d’allergies persistantes jusqu’à l’âge adulte. Ces cas méritent une attention particulière, car le risque de réactions graves est également accru.

L’allergie chez l’adulte

L’apparition d’une allergie aux œufs à l’âge adulte est extrêmement rare. Elle est souvent associée à des antécédents d’autres types d’allergies alimentaires. Cependant, des cas d’allergies soudaines ont été rapportés sans aucun antécédent d’intolérance.

Le stress, les altérations du microbiote, les troubles inflammatoires de l’intestin et certains médicaments pourraient être impliqués dans le développement de cette allergie à l’âge adulte.

Toutefois, la plupart du temps, elle commence dans l’enfance et dure jusqu’à l’âge adulte. Le pronostic n’est pas très bon, car il existe un risque élevé de subir des réactions graves.

Une enquête menée par International Journal of Molecular Sciences révèle que l’allergie aux protéines de jaune d’œuf est plus fréquente à l’âge adulte.

Quand devriez-vous consulter un médecin ?

Il est essentiel de consulter un médecin si, après avoir mangé des œufs ou des produits contenant des œufs, il existe des manifestations cliniques d’allergie. Si possible, consultez un spécialiste dès que la réaction se produit. Le professionnel pourra ainsi observer les symptômes et poser plus facilement le diagnostic.

Le diagnostic de l’allergie aux œufs

Pour effectuer un diagnostic d’allergie aux œufs, le médecin commence par une étude détaillée de l’histoire clinique et un examen physique des patients. Après cela, il prescrit des tests d’allergie in vitro ou in vivo pour confirmer l’allergie.

Ces examens sont les suivants :

• Mesure des anticorps IgE spécifiques aux aliments
• Tests de piqûre cutanée
• Test épicutané d’atopie (APT)
• Régime d’élimination diagnostique

Lors de l’examen des antécédents cliniques, il est nécessaire de détailler toutes les informations sur l’apport alimentaire en œufs, ainsi que les réactions ultérieures. Des antécédents familiaux d’allergie aux œufs ou d’autres allergies alimentaires doivent également être fournis à ce stade.

Le traitement

Comme pour les autres allergies alimentaires, le traitement de première intention contre l’allergie aux œufs est d’éviter la consommation de cet aliment, ainsi que de ses dérivés. Le médecin suggère également un plan d’action contre les allergies, le cas échéant. Cela inclut les éléments suivants :

• Antihistaminiques. Ils sont disponibles en vente libre et peuvent aider à calmer les symptômes dans les cas les plus bénins. Ils n’aident pas s’il y a une réaction anaphylactique.
• Injections d’épinéphrine d’urgence. Comme déjà commenté, cette injection est utilisée en cas de symptômes d’anaphylaxie. Elle détend les muscles des voies respiratoires et rétrécit les vaisseaux sanguins.

Thérapie de désensibilisation orale

L’œuf étant un aliment si courant, présent dans de nombreux produits alimentaires et même dans les médicaments, il est difficile de l’éviter complètement. En réponse à cela, un traitement de désensibilisation orale a été développé.

Aussi appelée immunothérapie orale, elle consiste à administrer de très faibles doses d’aliments, à augmenter progressivement les portions, afin que l’organisme s’y adapte. Elle peut durer des semaines à des mois, et cela fonctionne dans jusqu’à 70 % des cas.

Une révision a révélé que ce traitement a un grand potentiel pour augmenter la tolérance aux œufs.

À tout moment, le patient doit être surveillé par le médecin, car des symptômes d’allergie peuvent apparaître. L’éducation du patient et de sa famille est essentielle pour gérer les réactions et réussir avec cette thérapie.

Produits qui contiennent habituellement des œufs

Il faut considérer que l’œuf est présent dans de nombreux produits commerciaux, d’où l’importance de vérifiér les étiquettes. On trouve fréquemment cet ingrédient dans les aliments suivants :

• Produits de boulangerie
• Produits ultra-transformé industriels
• Desserts lactés
• Bonbons et sucreries
• Sauces et vinaigrettes
• Cafés à la crème

Les personnes allergiques aux œufs peuvent-elles manger des œufs au four ?

La réponse courte à cette question est : peut-être. À ce jour, il a été observé que les patients allergiques aux œufs ont tendance à tolérer les produits de boulangerie contenant des œufs.

Une publication du NIH Research Matters suggère que cela est dû au fait que les températures de cuisson élevées aident à décomposer les protéines d’œufs allergènes.

Pour cette raison, cette méthode de cuisson est fréquemment envisagée dans la thérapie de désensibilisation orale. Avec une surveillance attentive, il semble sécuritaire pour les enfants de consommer des ovoproduits cuits au four. Même ainsi, il est nécessaire de maintenir la surveillance médicale.

L’allergie aux œufs, l’une des allergies alimentaires les plus fréquentes

Il faut rappeler que l’allergie aux œufs est la deuxième allergie alimentaire la plus fréquente pendant l’enfance. Être attentif à ses symptômes est crucial pour intervenir de manière opportune et appropriée. Il ne faut pas ignorer qu’elle peut entraîner des réactions anaphylactiques potentiellement mortelles.

Heureusement, dans plus de 70 % des cas, elle est surmontée à l’adolescence. Dans tous les cas, il convient d’éviter la présence d’œufs et de leurs dérivés dans l’alimentation. Ce n’est que si le médecin suggère un traitement de désensibilisation qu’il est possible d’incorporer progressivement cet ingrédient dans l’alimentation.